Les réflexes archaïques

Les réflexes archaïques

Un réflexe est, par définition, une réaction motrice automatique et involontaire en réponse à un stimulus.

Chez les bébés, les premiers mouvements sont d’ordres instinctifs, ce sont des réflexes archaïques ou primitifs. Leur évolution est en étroite relation avec un bon développement neurologique, c’est pourquoi les réflexes sont souvent évalués à la naissance. Ces mouvements instinctifs sont déclenchés en réponse à un stimulus sensoriel (vestibulaire, proprioceptif, tactil) et permettent au bébé d’assurer sa survie.
Par exemple, avec le réflexe de succion, le bébé sait dès la naissance se servir de sa bouche pour se nourrir ; quant au réflexe de Moro, il permet de protéger le bébé en cas de « danger » ou de sursaut.

Chaque réflexe a un rôle bien précis, et tous ensemble, ils contribuent au maintien des fonctions vitales, au développement de la posture, des coordinations, et donc au bon développement psychomoteur de l’enfant.

Les réflexes archaïques forment un socle de base déterminant, sur lequel se construisent la posture, les habilités motrices, émotionnelles et relationnelles.

Cycle du réflexe
Le réflexe émerge en réponse à un stimulus, on dit qu'il s’active. Il va ensuite se développer, pour enfin s’intégrer. Certains réflexes naissent in utéro (RPP, Moro), d’autres émergent à la naissance sous l’effet des contractions utérines (Galant, Perez). Les autres apparaissent lors de la première année de vie.
C’est au cours de ces trois phases sensibles que le développement du réflexe peut être perturbé, impactant alors sa bonne intégration. Des facteurs externes peuvent aussi influencer : maladie, prématurité, accouchement difficile, accident, violence, exposition prématurée aux écrans, alimentation, hypo-stimulation du bébé, etc.

La « non intégration » d’un réflexe va créer une surcharge dans le système nerveux de la personne, réduisant ainsi les capacités d’apprentissage et impactant la sphère motrice, émotionnelle et relationnelle. Les apprentissages peuvent alors devenir coûteux, et source de stress. Et sous l’effet du stress, les réflexes mal intégrés réapparaissent et deviennent difficiles à maitriser.
Développement du réflexe
Le réflexe se développe durant la phase de croissance, puis de maturation. Ce sont les moments où le bébé expérimente de plus en plus le réflexe en répétant encore et encore les mêmes mouvements. La répétition est indispensable pour le bon développement du réflexe. C’est pourquoi il est indispensable pour le bébé d’être libre de ses mouvements et d’expérimenter un maximum son corps, ses gestes, etc.

Enfin, la phase d’inhibition permet au réflexe de s’estomper, pour au final s’intégrer. Le bébé a suffisamment répété le mouvement pour en acquérir la maîtrise. Le réflexe devient alors silencieux : on dit qu’il est « intégré ». Ce réflexe ne disparaît pas véritablement mais il laisse place au réflexe suivant, et progressivement, à une motricité plus libre, plus élaborée et donc à un mouvement volontaire et contrôlé.
En bref
Un réflexe archaïque est un schème sensori-moteur essentiel dans notre développement qui, s’il ne s’est pas installé correctement, va créer du stress dans notre organisation corps-esprit et impacter nos apprentissages et toutes nos compétences psychomotrices. 

La réintégration d’un réflexe archaïque
Il est possible de réintégrer un réflexe par diverses méthodes. Dans ma pratique, j’associe mes outils de psychomotricité à des techniques de remodelage simples et rapides, des bercements rythmés, des mouvements actifs, ainsi que des exercices et jeux moteurs spécifiques et ludiques.

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